Je parle souvent du travail en SSII et je me rend compte que tout le monde ne sait pas forcément en quoi cela consiste... Eh oui le consultant il vit dans son monde, il voit des lignes de code partout sur les murs comme dans Matrix, il se faufile dans le métro en costume noir digne d'un MIB (ça s'est pour essayer de gommer le cliché adolescent boutonneux et lunettes à double foyer) et parle avec des sigles que personne ne connaît. Là où le commun des mortels se contente de quelques raccourcis comme BNP, TGV ou BHV dans sa vie quotidienne, le consultant aime utiliser des sigles à tout bout de champ pour dire tout et son contraire. C'est semble t'il encore plus jouissif quand ce sigle complique la chose. Ainsi on ne dira pas que l'on a développé un écran, mais une IHM (Interface Homme Machine). On ne parlera pas de prix de vente mais de TJM (Taux Journalier Moyen). Si une fois traduit le sigle donne quelque chose en anglais, c'est encore mieux parce que les lettres doivent être mélangées, c'est hype... même si votre boîte est franco-française et qu'il vous faut un glossaire de cinq pages pour comprendre un document de dix pages.
Vos collègues n'échapperont pas à cette règle et verront eux aussi leur nom se transformer en trigrammes... Votre manager s'appelle BHQ, votre chef de projet EMR et l'architecte technique MKZ, Maurice de son petit nom. Au début vous aurez l'impression de travailler avec Laurent Romesco dans Des chiffres et des Lettres, vous frôlerez l'épilepsie quand votre gamin jouera avec ses pâtes en forme de lettres et votre belle-mère prendra des coups quand elle vous proposera l'éternel Scrabble du dimanche. Il faudra vous y habituer. Annie Pujol a tenu bon, pourquoi pas vous ?! Au fur et à mesure, vous vous rendrez compte que ça n'est pas que super pratique, c'est aussi 100% VIP ! Prenez donc exemple sur BHL (Bernard-Henri Lévy) et J2M (Jean-Marie Messier) ! Quoique J2M évitez, ça lui a pas trop réussi...
J'ai souvent eu quelques difficultés à expliquer clairement en quoi consistait mon boulot à mes proches ! On passe déjà pour des glandeurs à bosser dans un bureau alors si en plus ce que je produis est immatériel... Alors on va commencer par la définition de SSII : Société de Services en Ingénierie Informatique. Faut le prononcer "SS2I" et ne jamais, oh grand jamais, se demander pourquoi on ne dit pas "2S2I", c'est un mystère bien gardé par des moines trappistes il paraît, ou pas. Mais encore ?! La SSII est "un centre de profit qui loue les services de ses employés à ses clients, à un prix supérieur que leur salaire de manière à dégager une marge". Le salarié change de temps à autres de missions, ça ressemble beaucoup à de l'interim sauf qu'ici le salaire de l'employé est payé par la SSII, qu'il est constant et ne dépend pas du travail effectué. A la SSII de vendre au mieux sa ressource pour dégager un gain maximum, sans temps mort entre les missions de préférence car vous coûterez mais ne rapporterez rien.
Justement attardons nous un peu sur le temps mort, ça s'appelle un "intercontrat". C'est le moment où l'ingénieur revient à son agence, passe le temps en attendant que le prochain projet ne commence, fait subir à la machine à café des tests de performances et se tient à disposition pour passer des entretiens chez de potentiels clients. Les premiers jours c'est plutôt sympa : on fait rien, on fait des horaires cools, on discute avec Janine (la secrétaire), on en profite pour aller manger "avé les collègues" (faut le dire avec un accent basque sinon la blague tombe à plat et surtout on croit que je suis moins fort qu'un élève de 10 ans !), faire les magasins, relancer son plombier, payer les factures... On finit surtout par glander pas mal sur internet, et s'ennuyer. Alors bien sûr y'a les fayots qui en profite pour faire de la veille technologique (l'art de se tenir au courant sur ce qui pourrait faire un tabac un jour prochain), se former à des technologies de la mort qui tue auxquelles ils ne toucheront jamais, ou apporter leur pierre à l'édifice d'un projet interne qui a mobilisé sur des années autant d'hommes que la Pyramide de Kheops pour un résultat plus proche de l'abri de jardin de Régis.
Enfin voilà, c'est un peu ça une SSII mais c'est aussi plein d'autres choses ! Des filles nues dansant sur les bureaux, des soirées branchées chez Microsoft et Apple qui offre des iPod à tout va, de la cocaïne à la place du sucre sur les boudoirs à tremper dans du Moët & Chandon, et une source intarissable de Carambars aux blagues inédites et même drôles dans les tiroirs des bureaux... ne font pas partie de ces choses. Par contre vous pourrez vous gaver de café soluble et prendre autant de trombonnes que vous le voudrez ! La classe non ?!
Vos collègues n'échapperont pas à cette règle et verront eux aussi leur nom se transformer en trigrammes... Votre manager s'appelle BHQ, votre chef de projet EMR et l'architecte technique MKZ, Maurice de son petit nom. Au début vous aurez l'impression de travailler avec Laurent Romesco dans Des chiffres et des Lettres, vous frôlerez l'épilepsie quand votre gamin jouera avec ses pâtes en forme de lettres et votre belle-mère prendra des coups quand elle vous proposera l'éternel Scrabble du dimanche. Il faudra vous y habituer. Annie Pujol a tenu bon, pourquoi pas vous ?! Au fur et à mesure, vous vous rendrez compte que ça n'est pas que super pratique, c'est aussi 100% VIP ! Prenez donc exemple sur BHL (Bernard-Henri Lévy) et J2M (Jean-Marie Messier) ! Quoique J2M évitez, ça lui a pas trop réussi...
J'ai souvent eu quelques difficultés à expliquer clairement en quoi consistait mon boulot à mes proches ! On passe déjà pour des glandeurs à bosser dans un bureau alors si en plus ce que je produis est immatériel... Alors on va commencer par la définition de SSII : Société de Services en Ingénierie Informatique. Faut le prononcer "SS2I" et ne jamais, oh grand jamais, se demander pourquoi on ne dit pas "2S2I", c'est un mystère bien gardé par des moines trappistes il paraît, ou pas. Mais encore ?! La SSII est "un centre de profit qui loue les services de ses employés à ses clients, à un prix supérieur que leur salaire de manière à dégager une marge". Le salarié change de temps à autres de missions, ça ressemble beaucoup à de l'interim sauf qu'ici le salaire de l'employé est payé par la SSII, qu'il est constant et ne dépend pas du travail effectué. A la SSII de vendre au mieux sa ressource pour dégager un gain maximum, sans temps mort entre les missions de préférence car vous coûterez mais ne rapporterez rien.
Justement attardons nous un peu sur le temps mort, ça s'appelle un "intercontrat". C'est le moment où l'ingénieur revient à son agence, passe le temps en attendant que le prochain projet ne commence, fait subir à la machine à café des tests de performances et se tient à disposition pour passer des entretiens chez de potentiels clients. Les premiers jours c'est plutôt sympa : on fait rien, on fait des horaires cools, on discute avec Janine (la secrétaire), on en profite pour aller manger "avé les collègues" (faut le dire avec un accent basque sinon la blague tombe à plat et surtout on croit que je suis moins fort qu'un élève de 10 ans !), faire les magasins, relancer son plombier, payer les factures... On finit surtout par glander pas mal sur internet, et s'ennuyer. Alors bien sûr y'a les fayots qui en profite pour faire de la veille technologique (l'art de se tenir au courant sur ce qui pourrait faire un tabac un jour prochain), se former à des technologies de la mort qui tue auxquelles ils ne toucheront jamais, ou apporter leur pierre à l'édifice d'un projet interne qui a mobilisé sur des années autant d'hommes que la Pyramide de Kheops pour un résultat plus proche de l'abri de jardin de Régis.
Enfin voilà, c'est un peu ça une SSII mais c'est aussi plein d'autres choses ! Des filles nues dansant sur les bureaux, des soirées branchées chez Microsoft et Apple qui offre des iPod à tout va, de la cocaïne à la place du sucre sur les boudoirs à tremper dans du Moët & Chandon, et une source intarissable de Carambars aux blagues inédites et même drôles dans les tiroirs des bureaux... ne font pas partie de ces choses. Par contre vous pourrez vous gaver de café soluble et prendre autant de trombonnes que vous le voudrez ! La classe non ?!
7 commentaires:
Petite correction : J6M --> Jean Marie Messier moi même maitre du monde !
Chaque métier à son jargon tu sais...
A quand une caméra cafet dans la vie de Xhystos ?
Sympa tes descriptions du travail en SSII, cela reflète assez bien la réalité. Bravo.
Je suis content d'en être rapidement sortit. J'avais un peu trop de mal à m'épanouir dans ce milieu...
Tizel
Oui, trop classe l' appellation consultant, un intérimaire plus branché et bobo comme celui d' hotesse de l' air, c' est plus classe que serveuse tout est dans le costume et l' apellation !!!! Le fond et la forme....Chacun son fardeau amigos!!!
Je bosse en SSII, j'ai fait pas mal d'interContrat, et j'avou que ton billet reflet la réalité!
Dans le même genre, pour ceux qui ne l'aurait pas lu : http://leblogalacon.levidegrenier.info/public/pdf/2007-04/guide_consulting.PDF
ouai gros ! S'trop bin la SSII ! Société Sado d'Interco et d'Intérim !
Ouf, le dernier paragraphe ressemblait plutôt à l'univers desmédias et marketing, genre 99 francs !
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