Alors que la neige fait son entrée sur la scène française et que les courses de Noël nous pendent au nez, je ne peux m’empêcher d’essayer de répondre à une question qui n’est peut être pas "existentielle" mais torture l’esprit de nombreuses personnes : Pourquoi les gens sont ils aussi cons quand on les rencontre dans les lieux dits populaires ? Je m’explique. L’exemple le plus fréquent de cette connerie est celui du supermarché. Bien connu des psychologues, ce phénomène a fait l’objet de nombreuses thèses et études sans jamais se voir attribuer d’explication logique. Le phénomène du supermarché est très simple et est principalement caractérisé par un sens : la parole. La situation se présente ainsi : vous faites vos courses tranquillement dans votre supermarché lorsque vous tombez par hasard sur une connaissance (ou une personne qui croit vous connaître mais que vous ne connaissez pas, c’est là un autre phénomène dit du « Mais c’est qui ce mec / cette fille ? »), avant même de dire bonjour, la personne que vous avez en face de vous sort une phrase d’une banalité déconcertante : « Alors on fait ses courses ? » ou « Alors… on fait ses courses ! ».
La différence entre ces deux phrases vient de l’intonation. En effet la première est une question, c’est le cas trop fréquent de la personne (particulièrement conne) qui vous croise en train de pousser un caddie dans un supermarché et vous demande si vous faites vos courses. La première réaction que vous aurez sera une irrépressible envie de fracasser la tête de la personne avec un pavé autobloquant (si le temps presse, n’importe quel objet suffisamment lourd et dense fera l’affaire mais préférez la brique au parpaing qui est tout de même beaucoup plus encombrant).
Si vous êtes un individu de nature calme et détendue, vous pouvez avoir un deuxième type de réaction : la compassion. Autrement dit vous prenez sur vous, vous vous dites qu’on ne voit pas toujours la cicatrice de la lobotomie… que la personne est excusable et donc, vous lui répondez : « Bah oui, comme tous les samedis ! ». Vous changerez bien entendu le dernier mot de la phrase en fonction du jour de vos courses. Ce genre de réponse a l’avantage (d’essayer) de faire comprendre à la personne que vous faites vos courses ce jour là comme à votre habitude et donc qu’il n’est pas nécessaire de le redemander chaque semaine. Eventuellement, si la personne est vraiment très conne, vous pouvez modifier la fin de la phrase pour obtenir « Bah oui connasse, comme tous les samedis depuis 23 ans ! ». Au risque de sembler sexiste, le mot « connasse » est souvent le plus approprié si l’ont tient compte du fait que ce sont le plus souvent les femmes qui font les courses et que quand ce sont les hommes ils ont autre chose à foutre que de vous poser des questions aussi connes.
Examinons la deuxième phrase : « Alors… on fait ses courses ! ». Ce cas de figure n’est pas vraiment préférable au premier puisque la personne fait ici preuve d’une logique implacable et totalement remarquable. En effet, la personne que vous avez en face de vous est légèrement plus intelligente que celle du premier cas de figure : elle a remarqué le caddie, les écriteaux de deux mètres par trois du magasin et en a donc déduit que vous faisiez vos courses. Jusque là pas de problème, là où la personne passe la frontière entre le peu d’intelligence et la connerie, c’est quand elle finit sa phrase par « on fait ses courses ! ». La personne a donc jugé utile de vous faire remarquer que vous étiez en train de faire vos courses au cas où vous ne l’auriez pas remarqué. On ne sait jamais, vous avez peut-être la réputation d’être somnambule, voire kleptomane... Dans ces deux cas, la personne a donc l’impression d’accomplir quelque chose de grand puisqu’elle vous rend service en vous prévenant que vous poussez un caddie.
Le phénomène du supermarché étant expliqué, il faut remarquer qu’il existe de nombreuses dérivations et applications de ce comportement que nous allons désormais lister de manière non exhaustive. Tout d’abord, ce phénomène peut se passer dans les lieux les plus inattendus : les toilettes par exemple. Ne vous est il jamais arrivé d’être dans les toilettes dans une situation inconfortable (ou confortable, tout est question de goût) et qu’une personne vous cherche… elle tâtonne dans la maison, vous appelle jusqu’à ce que vous criez « Je suis là ! » ou « Je suis aux chiottes ! », la deuxième phrase est à utiliser si vous aimez faire partager ce moment à votre entourage. Sur ce, la personne répondra à coup sur « T’es aux toilettes ? » doutant de la réponse, alors que de nombreux indices permettent de la confirmer : odeur nauséabonde, porte fermée, voix hésitante et semblant venir de loin avec un certain écho, bruits suspects voire traces sur le sol à proximité des toilettes.
Une autre application est celle de la brocante. Posons la situation : vous êtes installé avec un tas de trucs sur le sol dans une brocante, vous portez la traditionnelle poche banane ringarde remplie de petite monnaie, vous êtes en train de manger un pâté de foie / cornichons tout en renseignant un promeneur sur le prix d’un lustre d'une rare laideur. Soudain, surgissant de nulle part, apparaissent des connaissances (le mot amis engendrant beaucoup de responsabilités) devant votre emplacement. Ne vous laissant pas finir de parler avec le promeneur et empêchant d’autres promeneurs de regarder la superbe soupière fleurie que vous ressortez à chaque brocante depuis neuf ans, ils vous abordent avec la phrase qui tue : « Ah, tu t’es installé à la brocante ! » ou « Ah… tu t’es installé à la brocante ? ». La suite est connue et souvent dramatique, un accident étant si vite arrivé avec tous ces objets dangereux et mal rangés.
Une dernière application est rencontrée lors d’une conversation téléphonique. Un ami, un parent vous appelle pour vous souhaiter votre anniversaire par exemple. La discussion commence souvent par « Alors, c’est ton anniversaire ! ». Bien que gentille, la personne est vite chiante puisque qu’elle se sent obligée de vous rappeler des choses dont tout le monde est au courant et principalement vous puisqu’elles vous concernent. Elle va donc dans un premier temps vous rappeler que c’est votre anniversaire au cas où elle serait la première personne à vous appeler après que vous ayez eu un accident de voiture vous ayant rendu amnésique, et ensuite elle vous permettra même de savoir votre âge avec la traditionnelle réplique : « Alors, ça te fait 21 ans maintenant ! ». L’interlocuteur pourra parfois ajouter un « C’est ça ? » à la fin de la phrase afin de vous faire participer à cette conversation passionnante et interactive durant laquelle on ne fera que dire des choses que vous savez déjà et où vous n’aurez à répondre que « Oui », « Hum, hum » ou « Ouais ouais », et enfin « Bon je vais devoir te laisser, y’a des témoins de Jehovah à la porte… ».
Nous n’avons probablement pas fait le tour de la question mais ce texte pourra tout de même servir de manuel de savoir vivre à qui a envie de ne pas tuer son interlocuteur lors de conversations dénuées de tout intérêt. Voilà voilà… NDLR : C'est pas un inédit, désolé pour ceux qui l'avaient déjà lu dans mon jeune temps, je viens de retrouver le .doc dans un coin et j'ai eu envie de vous le faire partager (la version étant biensur remasteurisé et avec un son Dolby Surround 5.1).
La différence entre ces deux phrases vient de l’intonation. En effet la première est une question, c’est le cas trop fréquent de la personne (particulièrement conne) qui vous croise en train de pousser un caddie dans un supermarché et vous demande si vous faites vos courses. La première réaction que vous aurez sera une irrépressible envie de fracasser la tête de la personne avec un pavé autobloquant (si le temps presse, n’importe quel objet suffisamment lourd et dense fera l’affaire mais préférez la brique au parpaing qui est tout de même beaucoup plus encombrant).
Si vous êtes un individu de nature calme et détendue, vous pouvez avoir un deuxième type de réaction : la compassion. Autrement dit vous prenez sur vous, vous vous dites qu’on ne voit pas toujours la cicatrice de la lobotomie… que la personne est excusable et donc, vous lui répondez : « Bah oui, comme tous les samedis ! ». Vous changerez bien entendu le dernier mot de la phrase en fonction du jour de vos courses. Ce genre de réponse a l’avantage (d’essayer) de faire comprendre à la personne que vous faites vos courses ce jour là comme à votre habitude et donc qu’il n’est pas nécessaire de le redemander chaque semaine. Eventuellement, si la personne est vraiment très conne, vous pouvez modifier la fin de la phrase pour obtenir « Bah oui connasse, comme tous les samedis depuis 23 ans ! ». Au risque de sembler sexiste, le mot « connasse » est souvent le plus approprié si l’ont tient compte du fait que ce sont le plus souvent les femmes qui font les courses et que quand ce sont les hommes ils ont autre chose à foutre que de vous poser des questions aussi connes.
Examinons la deuxième phrase : « Alors… on fait ses courses ! ». Ce cas de figure n’est pas vraiment préférable au premier puisque la personne fait ici preuve d’une logique implacable et totalement remarquable. En effet, la personne que vous avez en face de vous est légèrement plus intelligente que celle du premier cas de figure : elle a remarqué le caddie, les écriteaux de deux mètres par trois du magasin et en a donc déduit que vous faisiez vos courses. Jusque là pas de problème, là où la personne passe la frontière entre le peu d’intelligence et la connerie, c’est quand elle finit sa phrase par « on fait ses courses ! ». La personne a donc jugé utile de vous faire remarquer que vous étiez en train de faire vos courses au cas où vous ne l’auriez pas remarqué. On ne sait jamais, vous avez peut-être la réputation d’être somnambule, voire kleptomane... Dans ces deux cas, la personne a donc l’impression d’accomplir quelque chose de grand puisqu’elle vous rend service en vous prévenant que vous poussez un caddie.
Le phénomène du supermarché étant expliqué, il faut remarquer qu’il existe de nombreuses dérivations et applications de ce comportement que nous allons désormais lister de manière non exhaustive. Tout d’abord, ce phénomène peut se passer dans les lieux les plus inattendus : les toilettes par exemple. Ne vous est il jamais arrivé d’être dans les toilettes dans une situation inconfortable (ou confortable, tout est question de goût) et qu’une personne vous cherche… elle tâtonne dans la maison, vous appelle jusqu’à ce que vous criez « Je suis là ! » ou « Je suis aux chiottes ! », la deuxième phrase est à utiliser si vous aimez faire partager ce moment à votre entourage. Sur ce, la personne répondra à coup sur « T’es aux toilettes ? » doutant de la réponse, alors que de nombreux indices permettent de la confirmer : odeur nauséabonde, porte fermée, voix hésitante et semblant venir de loin avec un certain écho, bruits suspects voire traces sur le sol à proximité des toilettes.
Une autre application est celle de la brocante. Posons la situation : vous êtes installé avec un tas de trucs sur le sol dans une brocante, vous portez la traditionnelle poche banane ringarde remplie de petite monnaie, vous êtes en train de manger un pâté de foie / cornichons tout en renseignant un promeneur sur le prix d’un lustre d'une rare laideur. Soudain, surgissant de nulle part, apparaissent des connaissances (le mot amis engendrant beaucoup de responsabilités) devant votre emplacement. Ne vous laissant pas finir de parler avec le promeneur et empêchant d’autres promeneurs de regarder la superbe soupière fleurie que vous ressortez à chaque brocante depuis neuf ans, ils vous abordent avec la phrase qui tue : « Ah, tu t’es installé à la brocante ! » ou « Ah… tu t’es installé à la brocante ? ». La suite est connue et souvent dramatique, un accident étant si vite arrivé avec tous ces objets dangereux et mal rangés.
Une dernière application est rencontrée lors d’une conversation téléphonique. Un ami, un parent vous appelle pour vous souhaiter votre anniversaire par exemple. La discussion commence souvent par « Alors, c’est ton anniversaire ! ». Bien que gentille, la personne est vite chiante puisque qu’elle se sent obligée de vous rappeler des choses dont tout le monde est au courant et principalement vous puisqu’elles vous concernent. Elle va donc dans un premier temps vous rappeler que c’est votre anniversaire au cas où elle serait la première personne à vous appeler après que vous ayez eu un accident de voiture vous ayant rendu amnésique, et ensuite elle vous permettra même de savoir votre âge avec la traditionnelle réplique : « Alors, ça te fait 21 ans maintenant ! ». L’interlocuteur pourra parfois ajouter un « C’est ça ? » à la fin de la phrase afin de vous faire participer à cette conversation passionnante et interactive durant laquelle on ne fera que dire des choses que vous savez déjà et où vous n’aurez à répondre que « Oui », « Hum, hum » ou « Ouais ouais », et enfin « Bon je vais devoir te laisser, y’a des témoins de Jehovah à la porte… ».
Nous n’avons probablement pas fait le tour de la question mais ce texte pourra tout de même servir de manuel de savoir vivre à qui a envie de ne pas tuer son interlocuteur lors de conversations dénuées de tout intérêt. Voilà voilà… NDLR : C'est pas un inédit, désolé pour ceux qui l'avaient déjà lu dans mon jeune temps, je viens de retrouver le .doc dans un coin et j'ai eu envie de vous le faire partager (la version étant biensur remasteurisé et avec un son Dolby Surround 5.1).
4 commentaires:
Tu te poses trop de questions existentielles Dudu. Le hic c'est qu'il va falloir faire attention a tout ce qu'on te dit. M'enfin jm'en fou je resterai comme je suis.
Ca te fait kel age deja? ^_^
ah je comprends donc mieux pourquoi on montre toujours une scène dans un supermarché pour toutes les emissions du style vis ma vie et confessions intimes.. lol!
Dis donc jeune homme, tu as du avoir une experience traumatisante pour nous raconter tout ca lol.
PS: au lieu d'utiliser le sac banane en brocante, pense a garder un bac en plastique d'un sorbet ou glace qui peut servir de boite pour ranger les sousous dedans! ^^
excellent!
excellent, j'étas eclatée de rire a chaque situation. Trop trop vrai.....
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