05 novembre 2006

Suite du feuilleton IKEA Stefan

Parce qu'une telle aventure hollywoodienne ne pouvait avoir une fin aussi sordide, parce que je ne m'avouerai pas vaincu par une simple rupture de stock, parce que des milliers de lecteurs attendent avec impatience de connaître le dénouement de cette histoire... Voilà la suite.

  • Etape 11 : Oublier la mauvaise expérience de la veille et partir directement à IKEA depuis le bureau. Ne pas se laisser distraire par le doux chant des canapés (de toute façon c'est trop lourd) ou des bougies, prendre juste des patins pour chaises et un rangement de tiroir à 1,50 euros (celui là même que vous plantez devant la caisse depuis trois semaines).
  • Etape 12 : Arriver à la tristement célèbre allée 13. Se rendre compte qu'il n'y a plus que 6 chaises Stefan rouge et qu'un père de famille tient conférence juste devant. Va t'il lui aussi en acheter ? Attend t'il sa femme qui va revenir avec un chariot ? Oublier les règles de politesse et se glisser entre lui et sa progéniture avant qu'il se décide entre le coloris noir ou le coloris rouge, prendre deux cartons, les poser sur le sol, et en reprendre deux autres. Laisser apparaitre un franc sourire qui n'a d'autre signification que "Comment je t'ai bien niqué sur ce coup là !".
  • Etape 13 : Prendre sous le bras droit deux cartons, facile. Prendre sous le bras gauche les deux autres, beaucoup moins évident... Se rendre à l'évidence : c'est impossible, d'autant plus qu'il reste encore le rangement de tiroir et les patins sur le sol. Oublier l'idée de mettre les patins dans la poche de votre veste au risque d'être pris pour un voleur. Oublier l'idée de laisser les cartons sans surveillance, trop risqué. Porter tant bien que mal les cartons jusqu'au parking de chariots qui se trouve à 10 mètres, faire mine de ne pas voir les autres clients vous prendre pour un fou.
  • Etape 14 : Arriver 10 mètres plus loin, ne pas être découragé en constatant qu'il n'y a plus un seul caddie dans les parages et que vos bras sont désormais aussi longs que ceux d'E-T. Se décider à laisser les précieux paquets dans un recoin sombre et à les camoufler pour revenir les chercher. Se rappeler qu'il y a des caddies à l'entrée du libre-service, se dépêcher d'y aller en pensant à utiliser le moindre raccourci et à ne pas éborgner un enfant.
  • Etape 15 : Débarquer à l'entrée du libre-service et ne pas avoir l'air surpris en ne trouvant pas le moindre chariot ! Abandonner l'idée de voler celui d'une petite vieille (elles sont bien plus fourbes qu'il n'y parait) ou de kidnapper un enfant comme monnaie d'échange contre un caddie (les parents seraient bien trop contents de s'en débarasser avant Noël). Trouver des ressources inespérées au fin fond de soi-même et se dire que jamais, oh grand jamais, on ne vous empêchera d'acheter vos putains de chaises ! Refaire le chemin en sens-inverse, retrouver les cartons, vérifier qu'il ne manque rien tout en jetant un regard méfiant (perçu comme un regard de psychopathe) tout autour. Bien insister sur les clients belges en particulier.
  • Etape 16 : Constater qu'un petit groupe d'irréductibles s'est installé juste là, comprendre qu'ils attendent qu'un monsieur en jaune rapportent des caddies mais garder à l'esprit qu'il peut s'agir d'une ruse pour vous voler les chaises Stefan si convoitées. Se plier à la volonté de masse et attendre. Attendre. Préparer une pièce d'un euro. Attendre... et se ruer sur un caddie quand ils arrivent enfin !
  • Etape 17 : Poser les cartons sur le chariot, sans oublier les patins et le rangement tiroir. Repasser allée 13 pour vérifier la référence des chaises et se rendre compte qu'il n'en reste plus une seule ! Jouir. Entrer dans un état d'extase intense en entendant le bruit mélodieux des roulettes sur le sol, avoir envie de refaire le monde, de refaire un tour du magasin maintenant que le chariot est votre... Et se reprendre ! Ce serait dommage de se laisser distraire et d'échouer si près du but ! Foncer droit vers les caisses, ne dévier de sa course que pour les poteaux en béton.
  • Etape 18 : Choisir la queue qui semble la plus courte et la plus rapide, qui s'avérera forcément être celle où une stagiaire apprend le métier. Prendre son mal en patience, payer et emporter le butin le plus loin possible (accessoirement ça se trouve aussi être votre coffre de voiture). Charger le tout, mettre un peu de musique et reprendre la route, serein.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est à en devenir pratiquement fou : )

Ca me rappelle quand je suis allé chercher tous les éléments pour faire la cuisine ...

piouuuu....

Anonyme a dit…

elles sont si bien que ça tes chaises jorkaef rouge ?

au fait tu vas acheter le dernier TAO qui peut renifler les odeurs ?

Anonyme a dit…

ça serait sympa un TAO qui braille "ça pue le pet ici" ou "va te laver, tu sens la bite".

sinon, félicitations pour tes chaises, c'est pas toujours facile de devancer les ploucs indécis... et c'est dangereux aussi...

Anonyme a dit…

PAs doué pour la caisse : on ne sait jamais si la queue avancera vite, mais on peut toujours se débrouiller pour tomber sur un joli caissier ;-)

J'espère que tes chaises te plaisent et que, sans suivre notre exemple, tu n'as pas tout cassé une fois rentré chez toi...

Anonyme a dit…

MDR ! Magnifique article ! Bravo!

Anonyme a dit…

Je me suis toujours dit pas plus de 2 fois par an et plus jamais de sandwich made in Suède !