24 octobre 2006

Une vérité qui dérange

Sur les bons conseils d'un ami et aussi parce que le sujet m'interessait, je suis allé voir mercredi dernier à l'UGC Une vérité qui dérange, de Davis Guggenheim, avec Al Gore. Le film prend la trame d'une des nombreuses conférences données par Gore sur le réchauffement planétaire, ses conséquences et les solutions. A l'aide de dizaines de graphes, il prouve que la catastrophe annoncée par les scientifiques est bien réelle, que nous courrons à notre perte et qu'il est plus que temps d'inverser la balance.

Gore passe énormément de temps à prouver ses dires en montrant simplement l'évolution des températures depuis 650 000 ans et du taux de CO2, le dérèglement des saisons, la fonte des glaciers, la multiplication des catastrophes naturelles, l'apparition de nouvelles maladies ou le retour d'épidémie enrayées par le passé... Ainsi on apprend - ou on nous rappelle - que la simple fonte du Groenland suffirait à faire monter le niveau des eaux suffisamment pour rayer de la carte une bonne partie de la Hollande et de la Floride, qu'un tel dérèglement pourrait provoquer une nouvelle ère glacière, que des pays entiers seraient ravagés par la sécheresse alors que d'autres seraient inondés... En bref que depuis la révolution industrielle l'homme n'a cessé d'influer sur son environnement et que plus nos technologies ont évolué, plus les conséquences en sont terribles. Les chiffres sont indiscutables, les faits sont là et ils sont effrayants !

Malgré un exposé exemplaire des faits, on regrettera le style trop américain du film (beaucoup de symboles américains, même Dieu s'en mêle), les scènettes sans trop d'intérêt sur la vie de Gore (on dirait des pubs Herta et ça n'a souvent aucun intérêt pour le discours sinon vendre le personnage), l'aspect parfois trop scolaire et moralisateur (cependant il ne se cache pas de vouloir expliquer tout ça le plus simplement possible) et l'engagement politique donné à tout ça (on pourrait prendre le film pour un clip à la gloire de Gore si la cause n'était pas si juste). Certes la forme ne fera pas unanimité et le film aurait gagné à adopter un style à la Michael Moore (Fahrenheit 9/11) mais le contenu n'en demeure pas moins aussi passionnant que terrifiant.

La conclusion en est que tout est une question de volonté politique, au-delà des initiatives personnelles (toujours bonnes à prendre mais dérisoires face aux USA qui n'ont même pas ratifié les accords de Khyoto), pour la simple et bonne raison que nous avons aujourd'hui toutes les technologies et toutes les solutions écologiques pour stopper la crise et en inverser les effets. La responsabilité de les utiliser ou non incombe à nos dirigeants et doit s'affranchir des intérêts économiques de sociétés telles que Total qui veulent exploiter jusqu'à la dernière goutte de pétrole (et on y sera dans 40 ans à la dernière goutte), alors que nous savons depuis des années faire rouler nos voitures avec des carburants non polluants !

4 commentaires:

edwoodjr a dit…

A la lecture des commentaires sur cet article, ou plutôt de l'absence de commentaire, ça semble évident : l'environnement tout le monde s'en tappe. Vous m'en voyez désolé :-(

Anonyme a dit…

Je ne m'en tappe pas. Le danger est réellement présent...mais peu nombreuses sont les personnes qui réalisent. Il suffirait que chacun d'entre nous agisse un peu de chaque côté, pour améliorer les choses...
S.

Anonyme a dit…

L'environnement est l'affaire de tous. Les technologies existent pour améliorer le quotidien au profit de l'environnement mais on ne nous donne pas les moyens d'y acceder (le moteur à eau, à hydrogène, les transport en commun, les maisons autonomes de chauffage, l'exemple de l'islande..). Peut être parceque tout le monde se fout de l'environnement et s'accroche à son confort. Peut être aussi par un manque d'information. Mais la tendance est au changement. La prise de conscience commence.

edwoodjr a dit…

Certes la tendance est au changement, mais à la vitesse où ça va, j'ai peur que l'on ne puisse pas rattraper nos conneries. Tout annonce une catastrophe et rares sont ceux qui s'affolent.

Il n'y a pas de réelle volonté politique, alors comment peut on demander aux gens de faire quelque chose alors que le gouvernement ne montre pas l'exemple ?