29 novembre 2005

Ca sent le sapin, Jeanne Cherhal

Quand arrive la mi-décembre, la fausse neige et les grands froids. Les radiateurs dans les chambres, les engelures au bout des doigts. Les vitrines absolumantes. Les promos sur le foie gras. La nuit à dix-sept heures trente et les petits cadeaux plein les bras...

Ça sent le sapin, Ça sent le sapin...
Surtout le vingt-cinq au matin.

Dans la forêt du dimanche, dans les bottes en caoutchouc. Dans le ramassage des branches des champis des feuilles de houx. Dans les pommes de pin humides. Dans la mousse verte et les glands. Dans les bogues de marrons vides, les aiguilles plantées dans les gants.

Ça sent le sapin, Ça sent le sapin...
Quand on se balade au bord d'un chemin.

Quand on n'a plus goût à rien, qu'on se lève plus le matin. Qu'on mastique son chagrin comme un morceau de vieux pain. Quand on n'a plus dans les mains... Personne pour nous faire du bien. Qu'on veut plus du lendemain, là ça sent vraiment le sapin...

Là ça sent vraiment le sapin...

Aucun commentaire: